COUP DE PROJECTEUR DE L'AA-IHEDN.
"Le rôle de la femme dans l'Histoire de France"
Perception et travail réalisé par l'auteur
A travers son livre "Mathilde, Juliette, Bonaparte et les autres" paru aux éditions De Boree Eds, Aline Voinot (AA68) invite le lecteur à suivre les pas de la jeune Mathilde et ainsi à entrer dans l'intimité d'un Bonaparte fraîchement nommé Premier consul. Le lecteur assiste à son ascension et participe à ses choix, découvre la vie des salons mondains de cette période pleine de frénésie scientifique ... et le rôle jouée par les femmes.
L'auteur y montre l'importance du rôle des femmes de ce début du XIXe siècle. Gabrielle Pacreau, notre stagiaire et passionnée de littérature, est partie à la rencontre d'Aline Voinot auditrice de l'AA-IHEDN ... Découvrez cet entretien entre deux femmes du XXIème siècle.
1. Dans quelle mesure votre approche historique à travers des parcours féminins apporte-t-elle une nouvelle lumière sur l’époque concernée et les personnages emblématiques qui s’y sont distingués ?
En préambule, je souhaiterais mentionner que je ne suis pas une historienne, mais un auteur de romans historiques. Je laisse aux historiens leur rôle, car nous, auteurs, nous nous appuyons sur leurs travaux, leurs recherches et leurs publications et j’insisterai toujours sur ce point : le romancier doit conserver sa place de romancier et ne doit pas s’octroyer une position qu’il n’a pas.
Choisir comme héroïne une femme, Mathilde, seul personnage fictif de cette saga permet au lecteur d’entrer dans l’intimité de Bonaparte de manière une peu différente de ce qui est écrit sur Napoléon habituellement. L’univers napoléonien est plutôt un univers d’homme et beaucoup d’ouvrages ont été consacrés à Napoléon lui-même, mais aussi à ses maréchaux et à ses conseillers. Observer le Premier consul puis l’Empereur à travers un regard de femme m’a permis d’aborder d’autres sujets classiquement moins évoqués sur cette période très militaire et politique : les salons, l’art, la mode, la littérature, les sciences, les relations humaines. Néanmoins, les campagnes militaires et la réorganisation politique et administrative de la France sont aussi bien retracées, car c'est incontournable lorsqu'il est question de Napoléon Bonaparte !
Par ailleurs, grâce aux « amies » de Mathilde, d’autres femmes sont mises en avant, en particulier, Juliette Récamier, Germaine de Staël. On s’aperçoit combien elles étaient malignes et moins ingénues que ce que l’Histoire a retenu d’elles… Leurs relations conflictuelles avec Napoléon sont également intéressantes à observer. Tout-Puissant que fut cet homme, il n’était pas très à l’aise avec les femmes d’esprit.
Pensez-vous que la place et le rôle des femmes aient été négligés par les historiens ?
Comme précisé précédemment, je ne me sens pas légitime de juger du travail des historiens. Si la grande Histoire ne les a pas toujours mises en avant autant que ce qu’elles auraient pu mériter (Germaine de Staël par exemple, était un auteur prolifique, et est assez méconnue aujourd'hui), c'est sans doute parce que cette période grouille d'illustres personnages masculins et que mettre en avant le rôle des femmes est plus dans l'air du temps.
Je peux néanmoins témoigner que lorsque j’ai écrit « Mathilde, Juliette, Bonaparte et les autres », j’ai facilement trouvé tous les documents dont j’ai eu besoin : mémoires, souvenirs, correspondances ou biographies. Certains ont été écrits par les personnes concernées elles-mêmes : « Souvenirs et correspondances » de Juliette Récamier, « Dix années d’exil » de Madame de Staël ou encore les « Mémoires de la comtesse de Boigne ou celles de la duchesse d’Abrantès », d'autres, par des historiens qui se sont plus penchés sur les biographies de ces dames.
S’intéresser aux femmes est donc un sujet « plus tendance » qu’il ne l’a été qu’au début du XXe siècle, mais grâce à leurs écrits, elles se sont largement autopromues !
Comment avez-vous effectué vos recherches et combien de temps cela vous a-t-il pris ?
Ce qui est fascinant avec Napoléon, c’est que l’homme et l’époque (qui a duré à peine 15 ans), ont suscité tant de passion que les historiens ont été très prolifiques.
Je vous invite à aller découvrir la bibliothèque de la Fondation Napoléon à Paris. Ce que vous y trouverez est phénoménal et passionnant.
J’ai fait énormément de recherches, pour bien maîtriser cette époque et mes personnages, sur internet (les sites Gallica ou Internet Archives) pour les livres libres de droits, ou dans les librairies ou bibliothèques, en achetant les livres qui m’intéressaient pour les auteurs plus récents.
J’ai lu ou parcouru plus de 200 ouvrages : les écrits des personnages eux-mêmes, des biographies ou des essais issus de travaux d’historiens tels Jean Tulard, Thierry Lentz, Emmanuel de Waresquiel pour ne citer qu’eux, qui sont absolument passionnants. Je pense avoir consacré 2/3 de mon temps à la recherche et 1/3 à l’écriture. Ces recherches furent une étape passionnante dans cette aventure, car ce sont toutes ces découvertes qui font cheminer l’imagination d’un auteur pour construire une petite histoire dans la grande !
Propos recueillis par Gabrielle Pacreau dans le cadre de son stage à l'AA-IHEDN
Nouveau Directeur à l'IHEDN
Le général de division Hervé de Courrèges est né le 6 août 1968 à Chamalières (63). Saint-cyrien...
CR des Débats stratégiques de l’IHEDN - La France et l’OTAN depuis 1989
Par Isabelle Corbier, présidente du Comité Études et ProspectivesGuillaume Lasconjarias...
Élection de la nouvelle Présidence de l'AA-IHEDN
Le Comité Directeur (CODIR) de l'Association des Auditeurs de l'IHEDN (AA-IHEDN) composé des...
Commission Maritime – appel à contributions
La 3ème conférence des Nations Unies sur l’Océan se tiendra à Nice en juin 2025. Pour mémoire,...
Élus au Comité Directeur
Le Bureau de l’AA-IHEDN est heureux de soumettre la liste des élus au Comité Directeur à...
Un mot de Michel de Fautereau
Chers amisSans tomber dans un discours trop pompeux, je m’exprime, avec émotion quand même, dans...