UED - Discours de cloture de Florence Parly, ministre des Armées
Discours de clôture de Florence Parly – Université d’été de la Défense 2018, le 11 septembre 2018.
Madame la ministre, chère Geneviève Darrieussecq,Monsieur le président, cher Jean-Jacques Bridey,Monsieur le président, cher Christian Cambon,Mesdames et messieurs les élus,Mesdames et messieurs les officiers généraux,Mesdames et messieurs les présidents, les directeurs généraux,Mesdames et messieurs,Chers amis,
Parler devant vous un 11 septembre. Quelle date.
Il y a 17 ans, deux avions venaient détruire le World Trade Center, tandis qu’un troisième frappait le Pentagone et qu’un quatrième s’écrasait en Pennsylvanie. Près de 3000 personnes de 93 nationalités ont péri dans ces attentats. N’oublions pas ces victimes, n’oublions pas non plus l’héroïsme des pompiers et des forces de police de New York.
Ce jour-là, devant nos yeux effarés, la barbarie prenait un visage et nos espoirs de paix se brisaient.
Je fais partie, nous faisons ici presque tous partie, d’une génération qui a connu la guerre froide. D’une génération qui a cru que la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union Soviétique ouvriraient une période de paix, de liberté. La première guerre du golfe avait déjà mis à mal cette illusion. L’hyper-terrorisme des attentats du 11 septembre, ouvrait tragiquement le XXIe siècle pour un monde encore marqué pour longtemps par les conflits et la violence.
Aujourd’hui, le terrorisme frappe encore. Des dictateurs utilisent des armes chimiques contre leurs propres peuples. Les Etats, par tous moyens, affirment leurs puissances et multiplient les faits accomplis. Les actes inamicaux voire hostiles se multiplient dans l’espace. Avec le cyber, chacune de nos technologies, chacun de nos systèmes d’informations, peut être dévoyé et transformé en arme contre nous ; et certains n’hésitent pas à manipuler sans vergogne l’information.
Ce constat sans concessions, sans naïveté, d’un monde dangereux et violent où s’affrontent les puissances nous l’avons fait, et nous avons décidé, après des années de renoncement, de renforcer notre défense. Depuis des années, en effet, notre défense a été reléguée au second plan. Les mots coupes, retard, fermeture, sont rentrés dans le lexique de nos Armées. Alors que les engagements se multipliaient et que le monde s’embrasait, nous avons exigé toujours plus de nos forces, en leur donnant toujours moins.
L’année qui vient de s’écouler est celle de la prise de conscience.
Dès son arrivée, le Président de la République a été clair : cela ne pouvait plus durer.
Il fallait d’abord nous occuper du budget de nos Armées. Je me suis battue et je suis fière des résultats obtenus. A 33,5 milliards d’euros et alors que beaucoup doutaient, le budget 2017 a été parfaitement exécuté. Le budget 2018 a accordé 1,8 milliard d’euros de crédits budgétaires supplémentaires à la défense. Mesurons la marche : en 2019, le budget tutoiera les 36 milliards d’euros, à comparer à 32 milliards en 2016 ! Et cet effort s’est poursuivi avec la loi de programmation militaire qui trace le chemin vers un effort national de défense à 2% de notre PIB d’ici 2025.
Pendant cette année, je n’ai voulu économiser aucun effort, n’oublier aucune réforme – et ce n’est pas prêt de s’arrêter.
Avec la refonte de Sentinelle, la montée en puissance du G5 Sahel, les succès de l’opération Hamilton, de Barkhane, de nos forces au Levant, nous avons combattu le terrorisme, exercé la puissance de la France et rappelé la force de sa parole.
En décidant d’armer nos drones, en investissant 1,6 milliard pour la lutte dans la lutte dans le cyberespace, en décidant de créer 1500 postes pour le renseignement et de fonder une stratégie spatiale de défense ambitieuse, nous avons montré que la France se tenait prête, prête à anticiper, agir et réagir dans tous les milieux.
Avec la réforme de la DGA, j’ai voulu moderniser nos procédures d’acquisition d’armement, pour les rendre plus rapides, souples et réactives, et je salue l’attachement de Joël Barre pour réussir cette transformation. Avec la réforme du MCO aéronautique, du MCO terrestre, le renouvellement massif de nos équipements, j’ai voulu rendre tous leurs moyens à nos forces.
Nos équipements, justement, devaient être renouvelés. C’est ce que prévoit la LPM. Elle accélère les programmes dans toutes les Armées et augmente les cibles pour les équipements les plus stratégiques. D’ici 2023, 12 MRTT, essentiels pour notre armée de l’air, seront livrés et d’ici 2025, avec l’accélération de SCORPION, ce sont 50% des nouveaux blindés médians qui seront livrés, tandis que la Marine ne sera pas en reste avec, par exemple, l’arrivée des quatre premiers sous- marins nucléaires d’attaque Barracuda. Ce renouvellement profond concerne à la fois les gros mais aussi les plus petits matériels et mettra fin à cette situation inacceptable qui faisait des magasins de sport les fournisseurs officiels de nos Armées.
J’ai voulu que tous les moyens dont nous bénéficions soient employés à bon escient, qu’un euro dépensé soit un euro utile. J’ai identifié 16 chantiers de modernisation pour nous donner plus d’efficacité, plus de souplesse, plus d’attractivité. La transformation du ministère est un impératif et je compte l’accélérer.
Je compte m’atteler à la réforme des soutiens. Et sous prétexte que ce n’est peut-être pas le plus visible, la réforme du soutien, affaibli par des années de réductions, a été trop longtemps repoussée. Je suis ministre pour mener toutes les transformations nécessaires, pas seulement les réformes sexy. Je sais que c’est une des priorités du chef d’état-major des armées, il peut compter sur ma détermination.
Il faut soutenir nos forces de plus près. Nous allons remplacer les 170 antennes du commissariat, qui n’offrent que des services partiels et pour le moins... hétérogènes. Nous créerons 200 espaces multiservices.
Nous allons renforcer la capacité des commandants de bases d’unité et de bases de défense à obtenir les soutiens nécessaires. Car c’est au soutien de s’adapter au rythme et aux besoins des unités et non l’inverse.
Enfin, nous allons rendre aux armées une marge de manœuvre en matière de soutien. Il ne s’agit évidemment pas de remettre en cause le caractère interarmées des services de soutien. Ce serait une erreur grave. Il s’agit de trouver un modèle qui allie la réponse aux besoins exprimés par les forces, au plus proche du terrain, et le professionnalisme et l’expertise de nos services de soutien.
Avec le Plan Famille et une LPM « à hauteur d’homme », j’ai voulu remettre l’humain au cœur de nos Armées.
Nous avons donc agi et le Plan Famille est en bonne voie. 70% de ses mesures ont déjà vu ou verront une première exécution en 2018. Le wifi gratuit se déploie partout, au mois de juin, 100 000 militaires hébergés en bénéficiaient déjà, des aides ont été versées pour favoriser la visite des enfants de militaires divorcés, les affectations sont connues plus tôt...
La question des infrastructures provoque toujours autant d’inquiétudes. Nos militaires doivent pouvoir bénéficier d’hébergements dignes. Ils doivent pouvoir bénéficier de réponses et de solutions. Le logement ne doit pas miner le moral de nos familles, je m’engage à prendre la situation à bras le corps.
Ma politique, je l’avais dit à l’Assemblée nationale et je le répète devant vous : c’est l’humain d’abord.
Et par ce message, par ces décisions, par ces annonces, nous avons créé des espoirs. Nous avons créé des attentes.
Des attentes vis-à-vis des Français à qui nous devons un parfait usage des moyens qui nous sont confiés. Nous devons nous en montrer dignes, collectivement. Nous devons montrer que nous sommes capables d’utiliser ces moyens à bon escient, capables de refonder, de nous transformer.
Des attentes vis-à-vis de nos forces. De nos forces qui ont subi trop de restrictions, trop de sacrifices, trop de frustrations pour pouvoir encore attendre. Je veux leur dire, nous ne pouvons pas vous faire attendre. Nous ne serons ni paresseux, ni négligents : nos promesses doivent devenir des actes, et elles doivent le devenir vite. Nous transformerons ces masses budgétaires, qui semblent des chiffres sur le papier, en protections, en wifi gratuit, en équipements, en services, en bâtiments. Vous risquez vos vies pour la France, certains d’entre vous sont morts, ont souffert dans leur chair et dans leur sang pour notre liberté : nous vous le devons.
Devant toute la communauté de défense, je viens donc vous faire une promesse : du travail, du travail et encore du travail.
Du travail, car nous ne pouvons pas décevoir. Du travail, parce que le ministère des Armées peut enfin se transformer par choix et non par contrainte.Du travail pour faciliter les démarches, digitaliser, rapprocher les besoins des personnes. Du travail pour être imaginatifs, audacieux, pour refuser les conservatismes, les vieilles rengaines et l’horripilant : « mais c’est comme ça qu’on n’a toujours fait ».
Dans ce travail, j’en appelle à chacun. Aux parlementaires, je vous demande la plus grande vigilance dans l’exécution de la LPM. Le plus grand suivi de notre action. Vous êtes les vigies de la défense au Parlement, nous avons besoin de vous.
A nos états-majors, à nos directions, à nos services, je vous demande une implication totale, je vous demande le courage de mener les réformes, la responsabilité d’accepter les arbitrages, le cran de l’audace et de l’imagination.
A nos industriels, la loi de programmation militaire remplit vos carnets de commande. Elle vous assure activité et emplois. J’attends de vous en retour, que les budgets soient respectés, que les calendriers soient respectés. Avec ces moyens, les dépassements seront coupables, intolérables.
Quant à moi, quant à mes équipes, je peux vous dire que nous sommes pleinement mobilisés. Je peux que je n’économiserai ni mon temps ni mes heures. Une bonne réforme est une réforme exécutée, j’y veillerai. J’y veillerai avec attention et je serai là partout à la défense française en aura besoin.
Nous devons donc rendre des comptes et agir vite. Je veux dire au chef d’état-major des Armées, aux chefs d’état-major d’armées, au secrétaire général pour l’administration, au délégué général pour l’armement, que je connais leur implication, leur détermination, leur volonté. Nous allons réussir ensemble, car nous formons une équipe, unie par un objectif bien plus important : la protection de la France et des Français.
Ces engagements, ces réformes, nous les menons avec un but. Un but qui ressort de tous les travaux de l’université d’été de la défense cette année.
L’impératif de la modernité, voilà ce à quoi nous devons répondre.
Des Armées qui vivent au plus près de la société, en sentent le pouls, l’inspirent par ses valeurs et la reflètent dans sa diversité. Des Armées modernes, ce sont des Armées prêtes à affronter les conflits qui s’annoncent devant nous. Des Armées qui comprennent les menaces, qui les comprennent sous toutes leurs formes et sous tous leurs visages.
Ceux qui riaient devant la menace cyber, croyaient que les menaces dans l’espace appartiendraient toujours à la science-fiction ou pensaient que la répétition de notre modèle d’armée à l’identique depuis 50 ans était la solution en sont pour leur frais.
Le monde a changé, les menaces ont changé, la société a changé. Nos Armées aussi, changent.
* Cette modernité, c’est l’Europe.
Aujourd’hui, elle est au cœur de bien des doutes et bien des passions.
Des migrants tentent d’atteindre nos côtes ? L’Europe.
L’insécurité inquiète, des menaces pèsent sur nos peuples ? L’Europe. La canicule, le mauvais temps ? L’Europe, vous dis-je.
L’Europe est devenue l’épouvantail commode de tous les populistes. Elle est attaquée, critiquée, menacée de toutes parts tandis qu’un arc se forme, réunissant çà et là, des personnes dont le seul point commun est de vouloir l’abattre.
Attention, je ne dis pas que l’Union européenne est une construction parfaite. Certainement pas. Je dis même que les processus, les comités et les acronymes étouffent l’Europe. Je dis que l’Europe était un rêve, une ambition et que nous l’avons laissée devenir le Club Med de la bureaucratie.
Mais nous sommes à la croisée des chemins. Une chose est sûre : cela ne peut pas continuer comme avant.
Nous pouvons suivre la voie des vendeurs de haine, suivre le chemin de ceux qui nous rêvent seuls, menacés, affaiblis et s’épanouissent dans ce sublime isolement.
Nous pouvons aussi. Nous devons, en réalité, je crois, nous battre pour redonner un sens à l’Europe. Nous battre pour lui rendre une portée et un élan. Nous battre pour lui donner le visage de projets concrets, d’avancées tangibles. L’Europe est la solution, pas le problème, mais c’est à nous d’en faire la preuve.
Quand je dis aujourd’hui que l’Europe de la défense est une nécessité, je ne le dis pas seulement par conviction, je le dis par constat.
Ecoutons les déclarations du Président des Etats-Unis, lisons ses tweets : le message qui nous est envoyé est sans ambiguïté. Je mets en garde ceux qui pensent que cette posture est liée à une circonstance, qu’elle ne tient qu’à une personne, un contexte. Non, nous ne sommes pas juste victimes d’un mauvais alignement des planètes. C’est un mouvement de fond, bien plus large, qui s’opère lentement.
Les Etats-Unis sont nos alliés et nos amis, et ils le resteront. Notre coopération de défense et de sécurité est intense et précieuse, j’aurai l’occasion d’en parler de nouveau jeudi avec mon homologue Jim Mattis; et l’Alliance atlantique demeure le pilier de la sécurité transatlantique face aux plus grandes menaces.
Mais le doute s’est installé : pourrons-nous toujours compter, en tous lieux et en toutes circonstances, à un soutien américain ?
Et que se passera-t-il si, demain, l’Europe se retrouve seule pour assurer sa propre défense contre telle ou telle menace? Nous ne pouvons pas nous reposer exclusivement sur les autres. Nous devons compter sur nous-mêmes, réagir, bâtir une « Europe qui protège », bâtir une autonomie stratégique européenne.
L’année 2018 a été celle de l’éveil des consciences. L’Europe de la défense, plus que jamais a avancé. Elle a avancé parce qu’elle s’est construite autour de projets concrets, bénéfiques à tous.
Le Fonds européen de défense, que nous avons soutenu, donnera un souffle à notre innovation et notre recherche capacitaire.
La coopération structurée permanente a su fédérer les Etats. La liste des projets CSP est impressionnante. Leur mise en œuvre donnera une ambition et une dimension nouvelles à l’Europe.
L’Initiative européenne d’intervention, voulue par le Président de la République, rassemble neuf Etats européens dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne. Neuf Etats capables militairement et volontaires politiquement. Cette initiative est résolument pragmatique, adaptable. Elle sort des cadres parfois trop rigides des Institutions et permettra de bâtir une culture stratégique européenne et de favoriser les déploiements communs avec nos partenaires. Et au mois de novembre, je réunirai mes homologues des pays de l’IEI pour donner des orientations politiques aux premières discussions entre états-majors, qui auront lieu dans la foulée.
Avec le système de combat aérien du futur et le char de combat du futur, la France et l’Allemagne ont marqué une étape historique pour l’Europe, pour l’avenir de nos équipements, pour la vigueur de notre industrie. Par ces accords, nous avons inscrit l’Europe de la défense dans la durée, dans des partenariats de long-terme, ouverts aux autres Nations.
Cet engagement européen, poursuivons-le, poursuivons-le ensemble.
Entamons, comme l’a appelé le Président de la République, devant les ambassadeurs et les ambassadrices, une réflexion sur l’Europe et notre sécurité. Réfléchissons au principe de solidarité et à l’article 42.7, soyons créatifs, ambitieux pour bâtir une architecture européenne de sécurité.
Relevons le défi des équipements, des industries. Créons des industries européennes de défense fortes, plus stables, plus dynamiques, plus incontournables. Faisons la promotion de la préférence européenne pour les équipements. Favorisons l’autonomie de nos équipements. C’est le but de nos projets communs, de la CSP, du fonds européen de défense, de nos projets d’équipements européens.
Réussissons, aussi, à nous unir autour de projets plus souples, de partenariats pragmatiques, adaptables. L’initiative européenne d’intervention en est le parfait exemple. Ces partenariats permettront de rassembler Européens, même hors de l’Union européenne, et pourront continuer à avancer en évitant lourdeurs et blocages institutionnels, avec un seul objectif : l’efficacité sur le terrain.
Enfin, restons unis. L’Europe est riche d’Etats aux langues, aux tempéraments et aux cultures diverses. Et pourtant les mêmes menaces et les mêmes doutes la traversent. Le poison de la division est celui qui nous empêchera d’avancer, qui nous empêchera de nous rassembler et de bâtir une Europe de la défense forte, quand nous en avons cruellement besoin. Restons unis, c’est l’indispensable prémisse à notre succès.
Notre protection passe par l’Europe, donc. Elle passe aussi par l’innovation.
Je parle beaucoup d’innovation. On pourrait même résumer certaines de mes interventions à « un sujet, un verbe et l’innovation ». J’en suis assez fière.
A l’heure où un drone acheté dans le commerce devient un engin de mort en un rien de temps et où les technologies sont démocratisées, l’innovation n’est pas un gadget, c’est une nécessité. L’innovation, ce n’est pas une incantation, ce sont des actes.
Et depuis un an, que de chemin accompli !
En un an, nous avons créé DefInvest, le premier fonds d’investissement pour les pépites technologiques de défense. Déjà doté de 50 millions d’euros, il a réalisé en quelques mois ces trois premiers investissements.
Nous avons lancé le Plan Action PME, pour soutenir les PME de défense, encourager les bonnes pratiques de la part des grands groupes comme du ministère, pour maintenir les portes des Armées grandes ouvertes à tous les entrepreneurs.
Nous avons décidé l’augmentation des moyens de la recherche et de l’innovation du ministère, en y consacrant un milliard d’euros par an d’ici 2022.
Nous avons misé sur l’intelligence artificielle, lancé des recrutements, décidé d’y investir 100 millions d’euros par an.
Nous avons créé, enfin, l’agence pour l’innovation de défense. Elle permettra de rassembler tous les acteurs de l’innovation dans le ministère. Elle sera ouverte vers l’économie civile, vers l’Europe, visible à l’international. Elle sera la terre d’accueil des entrepreneurs, des créatifs, des ingénieux. Elle donnera sa chance à l’expérimentation, au succès comme à l’échec. Elle insufflera la soif de l’audace plutôt que la peur de l’échec.
A sa tête, Emmanuel Chiva, que vous avez eu l’occasion de rencontrer ses derniers jours. Il sait l’importance que je donne à cette agence et à son succès. Il sait aussi qu’il a mon soutien et ma confiance.
L’agence pour l’innovation de défense donnera le tempo de l’innovation dans tout le ministère. Elle enverra un signal fort à tous les entrepreneurs, à tous nos militaires qui ont des idées : la défense est là pour l’innovation et elle compte bien tirer son épingle du jeu.
Et nous allons prendre date, très vite. Et du 22 au 24 novembre à Paris se tiendra le premier forum de l’innovation de défense. Industriels, PME, start-up, investisseurs, acteurs publics, chercheurs : tous les acteurs de l’innovation de défense seront présents. Nous pourrons alors attirer les talents, provoquer les chances, réfléchir et agir, ensemble, pour le futur de notre défense.
Et parler de futur, parler d’armées modernes, enfin, c’est parler de jeunesse.
Armées et jeunesse sont intimement liées. Elles se côtoient, se connaissent. Nos Armées sont jeunes, elles vivent au rythme de la société, des jeunes, de leurs aspirations et de leur vitalité. Elles écoutaient Johnny et les Beatles dans les années 60, Michael Jackson ou AC-DC ensuite et aujourd’hui Jul ou PNL.
Nos Armées sont jeunes, il faut donc vivre en sentir le pouls, ou nous serons dépassés. Nous devons nous adapter aux exigences modernes. Affirmer que ce n’est pas une faiblesse que de vouloir parler à ses enfants quand le wifi le permet. Reconnaître, pour plagier Desproges, que le féminin de Général, ce n’est pas « femme de général ».
Car les Armées sont un modèle pour la jeunesse. Un modèle d’engagement, un sens donné à sa vie. Un modèle de mixité, où seuls le talent et l’investissement comptent, où l’ascenseur social ne s’est jamais grippé. Entretenons cette mixité, elle est une richesse.
Nos Armées connaissent la jeunesse. Le Service militaire volontaire, le service militaire adapté, sont autant de portes vers la réinsertion, vers les jeunes les plus exposés. La journée défense et citoyenneté, la JDC, permet à nos Armées de connaître tous les jeunes, sans aucune exception.
Et ce qui me frappe en réalité. Ce qui me frappe à propos de cette jeunesse que je vois dans chacun de mes déplacements, c’est sa volonté de s’engager, sa quête de sens.
Et quand on parle d’engagement, quand on parle de jeunesse, on parle naturellement des Armées. Aux côtés de l’Education nationale, du ministère de l’Intérieur, des autres ministères concernés, le ministère des Armées aura tout son rôle à jouer dans le futur service national universel.
Ce projet verra le jour. C’est tant mieux. C’est un projet de société qui rassemblera tous les jeunes d’une génération, quels que soient leurs milieux, quelles que soient leurs croyances, leurs origines ou leurs orientations. Le SNU leur permettra de se rencontrer, de se comprendre, de partager. Il leur permettra d’apprendre les gestes qui sauvent, de détecter l’illettrisme. Il donnera à la République un ciment, en fissurant le mur trop épais des carcans sociaux.
Ce service national universel, nous en connaissons bien les contours maintenant. Une première étape, celle du rassemblement, qui réunira des jeunes pendant un mois. Il s’agira d’une période où ils apprendront à faire société.
Après ce temps, viendra celui de l’engagement, volontaire. Il s’agira de répondre à la soif d’engagement de notre jeunesse, en permettant un engagement de trois mois dans nos Armées, dans les forces de police, avec les pompiers ou dans une association. Cette étape permettra de se dépasser, de servir pour les autres, de servir pour la France.
Evidemment, beaucoup reste à faire. Le SNU est un pour la jeunesse, ce sera donc un projet par la jeunesse. Des consultations vont s’engager, pour recueillir les avis, les propositions, les craintes et les critiques aussi. Avec Geneviève Darrieussecq, nous nous investirons pleinement dans cette consultation. Tous les avis doivent être entendus, toutes les idées écoutées.
Nous allons offrir à la jeunesse une chance, une chance inestimable de se connaître et de s’engager. L’enjeu est trop fort pour ne pas tout essayer.
Jeunesse, Europe, Innovation. Tel a été le thème choisi pour cette université d’été de la défense. Une fois de plus, toute notre communauté de défense s’est rassemblée et le temps de quelques jours de débats et de rencontres a choisi de se concentrer sur une question clé : quelles Armées voulons-nous pour demain.
Ma réponse est claire, je vous l’ai déjà confiée, je veux une Armées moderne, profondément audacieuse, protectrice, ouverte. Une Armée qui répond à toutes les menaces, anticipent les défis. Une Armée qui assume fièrement son histoire et ses valeurs, et qui tourne les yeux, résolument vers l’avenir.
Vive la République ! Vive la France !

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